Joueur né : un grand livre sur la soif du jeu et le fric toujours
Par Eric Yung – bscnews.fr / New-York. Années 50. La Mafia. Le fric. Un môme et son rêve. Une odeur d’arnaque. Et puis, le succès et la réussite et une jeunesse qui explose en plein vol. La coke et le crack. Les tapis verts et l’espoir d’une quinte flush. La soif du jeu et le fric toujours. Et puis la ruine, la déchéance et la mort à l’âge de 44 ans. Il s’appelait Stu Ungar. Il était le plus grand joueur de poker du monde. Il l’est d’ailleurs resté. « Joueur né » de Nolan Dalla et Peter Alson paru chez Sonatine, une toute nouvelle maison d’éditions, raconte l’histoire hallucinante du « Kid de Manhattan » (il est né le 8 septembre 1953 dans un appartement new-yorkais situé entre le pont de Manhattan et la 14° rue). Stu Ungar ? Sa vie toute entière est pareille à un roman noir. Du « noir sur noir ». Et même les imaginaires, pourtant torturés, de James Ellroy ou de Harry Crews, n’auraient jamais pu construire une telle existence tant elle semble sortie directement des bas-fonds de l’enfer.
« Joueur né » n’est pas un polar. C’est mieux que ça. Pourquoi ? Parce que l’histoire de ce môme de Manhattan, dont le père était usurier et patron du « Foxes Corner », un bar qui accueillait tous les joueurs de New-York et même d’ailleurs, est toute baignée de cette ambiance si chère aux cinéastes et romanciers qui ont fait la réputation de la pègre américaine du milieu du XX° siècle. L’existence toute entière de Stu Ungar semble confondue à l’ombre des gangsters de légende. Al Capone était mort depuis peu mais l’honorable …
?xml>