
Jérémie Almanza: l’art du rapiécé et l’Obscure Clarté
Interview de Jérémie Almanza/ Propos recueillis par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Ce que l’on aime immédiatement dans la patte picturale de Jérémie Almanza? Son caractère un brin inachevé qui laisse à l’imagination une exquise liberté. Avec Guillaume Bianco, il a imaginé un personnage fantasque, Eco, l’enfant mal aimée de couturiers dont le quotidien est fort sombre. L’occasion pour Jérémie Almanza de disserter une fois de plus sur ses fascinantes chimères dont vous saurez, à n’en pas douter, jouir de l’Obscure Clarté! Approchez donc, braves gens, pour entendre l’artiste….
Vos dessins montrent des lieux rapiécés, recollés, recousus de bric et de broc…est-ce une simple hallucination visuelle?
J’ai bien peur que non. J’essaie de faire en sorte que chaque lieu ressemble à un petit décor de théâtre, ou un décor de vieux spectacle de marionnettes. Bricolés avec n’importe quoi, ayant un peu la consistance du carton pâte. Le respect de la perspective y est très fluctuant, et je crois que les règles de physique élémentaire ne sont pas très bien appliquées non plus. J’ose espérer que mes dessins renvoient à un monde beaucoup plus fragile et instable que le monde réel. Et peut être un peu plus chaleureux, aussi.
Etes-vous attiré par les vieux objets, les vieilleries ? Êtes-vous un peu antiquaire dans l’âme?
Complètement! Je peux passer un temps fou à la recherche d’objets qui m’inspireront pour tel ou tel dessin. Souvent pour représenter un minuscule élément dans un coin de feuille que personne ne remarquera! Après, quand je parle de vieux objets, tout est relatif, disons que les objets du 19eme et début 20ème sont ceux qui me nourrissent le plus. Peut être parce que la plupart des éléments de notre vie quotidienne existaient déjà, mais sous une forme altérée, moins épurée, moins « propre » , sentant le bricolage et la maladresse à plein nez. Au même titre que les décors un peu …